Une professeure reconnue de l’Université de Harvard a été licenciée après avoir été déterminée coupable d’avoir altéré des preuves dans plusieurs études liées à la malhonnêteté. Francesca Gino, une spécialiste réputée du comportement au sein de l’École des affaires de Harvard (HBS), a perdu son poste après que le conseil d’administration ait constaté qu’elle avait modifié les observations de quatre recherches pour que leurs conclusions s’accordent avec ses hypothèses. L’enquête, menée par une société externe d’expertise judiciaire, a révélé des manipulations systématiques des données, déclenchant un retrait immédiat de plusieurs publications. Les autorités de l’université ont justifié leur décision en invoquant des « raisons personnelles », tout en soulignant que ce licenciement marquait une rupture avec les pratiques historiques de Harvard, où aucun enseignant n’avait été sanctionné depuis des décennies.
Les travaux de Gino, dont plus de 140 articles scientifiques et de nombreux prix, ont été discrédités après l’émergence d’accusations en 2023. Des spécialistes du comportement avaient révélé des preuves de falsification dans quatre de ses publications entre 2012 et 2020. Une étude initialement publiée par Gino, affirmant que les engagements d’honnêteté placés en début de formulaire augmentaient les réponses sincères, a été retirée en 2021 après des preuves avérées de fabrication de données. Les enquêteurs ont également identifié des irrégularités dans trois autres études, confirmant une falsification systématique. Gino, face aux accusations, a nié toute fraude, affirmant que les erreurs pouvaient provenir d’assistants ou de « mauvaises intentions », mais ces explications ont été rejetées par l’université.
Le licenciement de Gino, soutenu par des audits indépendants et le retrait de trois articles, a suscité un procès judiciaire de 25 millions de dollars intenté contre Harvard et les blogueurs qui avaient dénoncé ses fraudes. Cependant, un juge fédéral de Boston a rejeté les accusations de diffamation, soulignant que la professeure faisait partie des personnalités publiques soumises à une critique rigoureuse. Cette affaire illustre les risques d’une recherche scientifique non transparente et l’importance de l’éthique académique. Les autorités de Harvard ont rappelé leur engagement envers la véracité des travaux, tout en soulignant que cette sanction exceptionnelle marquait une claire démonstration de leur position face aux fraudes.