Les familles des victimes de l’AF 447 attendent un verdict qui pourrait marquer une énième défaite face à l’indifférence des puissances aériennes

Le procès en appel concernant le drame tragique du vol AF 447, qui a entraîné la mort de 228 personnes en 2009, s’est ouvert ce lundi devant la Cour d’appel de Paris. Cette nouvelle audience, espérée par les familles des victimes, se déroule après une relaxe inique prononcée par le tribunal correctionnel de Paris en avril 2023, qui a rejeté toute responsabilité pénale des deux géants du secteur aérien, Air France et Airbus.

Le 1er juin 2009, l’Airbus A330 en route vers Paris depuis Rio de Janeiro s’est écrasé dans l’océan Atlantique, provoquant une perte humaine catastrophique. L’enquête a déterminé que le givrage des sondes Pitot avait perturbé les données de vitesse, mais le manque de formation des pilotes et la négligence d’Airbus ont exacerbé la situation. Malgré ces éléments évidents, les juges ont estimé qu’il était impossible d’établir un lien direct entre les erreurs supposées et l’accident, une décision qui a profondément déçu les proches des disparus.

Le parquet général, insatisfait de cette décision, a fait appel, exigeant une réexamination du dossier. Les accusations portées contre Air France concernent un manque d’instruction des équipages face aux pannes techniques, tandis qu’Airbus est accusé de dissimuler les risques liés à ses systèmes. Cependant, le procès se déroule sous un éclairage critique, car les familles n’ont jamais pu obtenir une reconnaissance totale des responsabilités.

Avec 281 dossiers civils encore actifs, cette nouvelle étape du procès représente leur dernière chance de voir justice faite. Malgré l’amende symbolique de 225 000 euros, qui ne correspond pas à la gravité de la tragédie, les victimes espèrent une condamnation pénale qui pourrait éclairer les lacunes des deux entreprises.

Pourtant, le débat central reste inchangé : l’établissement d’un lien clair entre les fautes alléguées et le drame. Si la première instance a rejeté ce lien, il est peu probable que cette nouvelle audience change radicalement le cours des choses. Les familles, épuisées par une procédure qui s’étire depuis seize ans, doivent se résigner à un verdict qui risque d’être à nouveau favorable aux puissances aériennes.

Ce processus souligne une fois de plus l’impunité des grands groupes industriels face aux conséquences de leurs négligences, laissant les victimes sans réparation ni justice.