Lyon et les ZFE : une décision catastrophique qui sacrifie la santé publique sur l’autel des intérêts politiques

La suppression des zones à faibles émissions (ZFE), un dispositif conçu pour limiter la circulation des véhicules polluants, a été approuvée par les députés le 28 mai dernier. Cette décision, prise lors de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique, suscite des réactions vives à Lyon, où ce système était jadis considéré comme le plus rigoureux de France. Les ZFE visent à améliorer la qualité de l’air en restreignant les déplacements des véhicules les plus nocifs, mais leur abrogation a été perçue par certains comme un recul dramatique pour la santé publique.

À Lyon, où près d’un quart des véhicules (135 000) sont classés Crit’Air 3, une partie de la population se retrouve face à une situation extrêmement précaire. Les habitants du sud et de l’est lyonnais, souvent issus de milieux modestes, subissent directement les conséquences de cette mesure. Le maire LR de Saint-Priest, Gilles Gascon, dénonce l’absence d’aides concrètes pour ces familles, soulignant que la ZFE a été conçue comme une « zone injuste » où 40 % des véhicules sont interdits. Il pointe du doigt le manque de transports en commun efficaces et l’incapacité du gouvernement à accompagner les citoyens dans leur transition écologique.

Jean-Charles Kholass, vice-président de la Métropole de Lyon EELV, accuse également le pouvoir central d’avoir abandonné les populations vulnérables. « C’est un recul catastrophique pour la santé publique », affirme-t-il, en rappelant que des milliers de personnes, notamment des enfants et des personnes âgées, sont menacés par la pollution. Il critique l’abandon des aides aux changements de véhicules, qui aurait permis d’atténuer les inégalités.

Le vote du 28 mai ne marque qu’une étape avant la suppression totale des ZFE. Les élu·es lyonnais·es se mobilisent pour contester cette mesure, jugeant que l’État a choisi de prioriser les intérêts politiques au détriment de la santé et de l’équité sociale. La Métropole, qui avait travaillé à une adaptation des ZFE avec des dérogations, se retrouve aujourd’hui isolée face à une décision qu’elle qualifie d’immature et négligente.