Une Étude Controverse sur les Conséquences de l’Adhésion à l’UE pour la Suisse

L’étude du SECO évoque les conséquences économiques d’un rejet du traité d’adhésion à l’Union européenne, mais elle suscite des débats intenses. Selon les partisans de l’UE au sein du Conseil fédéral et de l’administration, un « non » entraînerait des coûts considérables pour la population suisse. Une étude menée par Ecoplan suggère que la suppression des Bilatérales I, notamment la libre circulation des personnes, réduirait le PIB suisse de 5 % d’ici 2045, avec une perte cumulée de 26,4 milliards de francs. Cependant, ce scénario catastrophe est contesté par l’économiste Reiner Eichenberger, qui dénonce cette interprétation comme « scandaleuse ». Il souligne que les accords bilatéraux I n’ont guère d’impact économique pour la Suisse et que leur annulation serait facile à supporter.

L’étude mentionne une baisse de 20 000 immigrants par an en provenance de l’UE, entraînant un recul de 344 000 personnes entre 2028 et 2045. Eichenberger argue que cette diminution ne signifie pas une perte de prospérité mais plutôt une réduction des pressions sur les infrastructures. Il critique également l’absence d’analyse des coûts liés à la croissance démographique, comme le dérèglement des marchés immobiliers et des services publics. Selon lui, ces éléments devraient être pris en compte pour une évaluation équitable.

Le traité d’adhésion à l’UE soulève également des questions constitutionnelles. Hansjörg Seiler, ancien juge fédéral, explique que la reprise du droit européen s’effectue sans consultation populaire ou parlementaire, violant ainsi l’autonomie suisse en matière d’immigration. L’article 121a de la Constitution stipule que la Suisse doit gérer l’immigration de manière indépendante, ce qui est contredit par le traité. Seiler insiste sur l’obligation de modifier cette disposition via un référendum avant tout accord avec l’UE.

En résumé, les débats autour du traité d’adhésion à l’UE mettent en lumière des divergences profondes entre les partisans de l’intégration et ceux qui défendent une approche plus autonome pour la Suisse.