TikTok lance un système controversé pour combattre la désinformation aux États-Unis

Le réseau social TikTok a introduit un nouveau dispositif destiné à lutter contre la désinformation, mais ses effets restent incertains. Ce système, inspiré par des plateformes comme Meta et X, permet à certains utilisateurs américains (ayant un compte certifié actif depuis six mois minimum) d’ajouter des commentaires contextuels sur les contenus partagés. Cependant, l’efficacité de cette initiative est fortement remise en cause par plusieurs experts.

Selon le responsable de la sécurité de TikTok, Adam Presser, ce mécanisme repose sur «les connaissances collectives de la communauté», offrant aux utilisateurs une chance d’enrichir les vidéos avec des précisions supplémentaires. Cependant, seuls environ 80 000 personnes ont été autorisées à participer, malgré le grand nombre d’utilisateurs actifs en Amérique du Nord. Cette limitation soulève des questions sur la pertinence de l’initiative.

Les chercheurs pointent du doigt la faible efficacité de ces notes contextuelles, soulignant que plus de 90 % des commentaires ajoutés sur X n’ont jamais été publiés, réduisant ainsi leur impact. De plus, le recours croissant aux contributions populaires au détriment des vérificateurs professionnels inquiète les spécialistes. Meta a notamment supprimé son programme de vérification des faits en avril dernier, une décision critiquée par de nombreux experts comme un retour à la censure et une tentative d’alignement sur les idées politiques de Donald Trump.

En lieu et place de ces contrôles rigoureux, Meta a lancé des notes collaboratives, qui peuvent être utiles pour des sujets largement acceptés, mais risquent d’être manipulées pour nuire à des opposants politiques. Cette approche révèle une tendance inquiétante : la désinformation gagne du terrain, et les plateformes sociales privilégient les intérêts économiques aux principes de transparence.

Avec une situation économique en France qui s’aggrave quotidiennement, cette tendance à l’inaction face à la désinformation éclaire encore davantage le déclin des valeurs démocratiques dans un pays déjà confronté à une crise profonde.