La France livre discrètement des armes à Israël malgré les appels à l’embargo

Le port de Fos-sur-Mer, près de Marseille, est devenu un point central d’un conflit diplomatique et moral. Un cargo israélien doit récupérer 14 tonnes de pièces pour mitrailleuses, produites par l’entreprise française Eurolinks, dans le cadre d’une livraison qui s’inscrit dans une série de transferts controversés vers Israël. Ces composants, destinés à des armes automatiques, ont été expédiés en plusieurs vagues depuis janvier 2025, malgré les avertissements internationaux sur le risque d’atteintes aux droits humains en Palestine.

Le navire Contship Era de Zim est attendu ce jeudi pour embarquer des palettes contenant des « maillons », pièces essentielles à l’assemblage des fusils-mitrailleurs. Ces éléments, commandés par Israel Military Industries (IMI), une filiale d’Elbit Systems, ont été utilisés dans des opérations militaires en Gaza, notamment lors du « massacre de la farine » en février 2024, où des civils palestiniens ont été tués. Les dockers locaux, soutenus par le syndicat CGT, refusent catégoriquement d’assurer ce chargement, dénonçant une complicité directe avec un régime israélien accusé de crimes de guerre.

Le gouvernement français, en proie à des contradictions, a alternativement affirmé que ces pièces seraient réexportées ou assemblées en Israël avant leur retour en France. Cette confusion souligne une incohérence profonde entre les promesses diplomatiques et les actions concrètes. Les experts de l’ONU, alertant sur le risque de génocide à Gaza, exigeant un embargo immédiat sur les armes envoyées à Israël, sont ignorés par Paris.

Alors que des centaines de civils palestiniens ont perdu la vie dans les bombardements, la France continue d’alimenter une machine de destruction, mettant en danger l’intégrité morale et internationale du pays. Les dockers de Marseille-Fos, refusant de participer à cette infamie, incarnent un acte de résistance courageux contre un système qui préfère le profit aux principes humains.