Fraude médicale : Des cliniques privées accusées de facturer des anesthésies fictives

Une enquête inquiétante révèle que plus de trente patients ont été victimes d’une escroquerie systématique dans le domaine de la santé. Des cliniques privées conventionnées, notamment une établissement de Nancy, sont accusées de facturer des actes d’anesthésie jamais réalisés lors de chirurgies de la cataracte. L’association Anti-Corruption AC !! a déposé une plainte contre X auprès du procureur de Paris, dénonçant un réseau organisé de fraude éhontée.

Les patients concernés ont tous subi des interventions sous anesthésie topique, une méthode simple consistant en l’application d’un gel anesthésiant par une infirmière. Cependant, les cliniques ont systématiquement ajouté une facture de 111 euros pour un acte d’anesthésie non effectué, plus un complément de 100 euros payé directement par les patients. Dans le cas spécifique de la clinique nancéienne, ces frais étaient imputés à un médecin anesthésiste, sans justification médicale.

Face aux plaintes des victimes, notamment celle de Mme Danièle Jager-Weber, qui exigeait son dossier médical, les établissements ont répondu par le silence ou par des justifications vagues, affirmant que « c’était l’usage dans l’établissement ». Un médecin anesthésiste a reconnu une « probable erreur humaine » mais n’a pas expliqué pourquoi la CPAM avait été remboursée malgré l’absence d’un acte réel.

L’association accuse les cliniques de pratiquer une escroquerie aggravée, en abusant de leur statut pour obtenir des fonds publics illégalement. Les documents facturés mentionnaient des anesthésies fictives, constituant un faux et usage de faux. La plainte vise à identifier les responsables individuels et institutionnels, tout en exigeant une enquête nationale sur cette fraude qui a spolié des dizaines de patients et l’Assurance maladie.

L’association appelle à la vigilance pour révéler d’autres victimes, tout en mettant en lumière les failles structurelles qui permettent aux institutions privées de profiter du système public. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la transparence et l’éthique dans le secteur de la santé.