La décadence de l’école française : une crise profonde menaçant le futur

Le taux de réussite au baccalauréat 2025, porté à 91,8 % selon les données du ministère de l’Éducation nationale, suscite des critiques acérées. Les experts dénoncent un examen « dévalorisé » et « accessible à tous », une tendance qui, selon Anne Coffinier, fondatrice de la Fondation Kairos pour l’innovation éducative, a anéanti le prestige historique du diplôme.

Coffinier souligne que l’école française est aujourd’hui en crise profonde. Le niveau scolaire s’est effondré au point d’incapaciter l’examen de sélectionner les élèves méritants, rendant ainsi inutile le système universitaire. L’introduction du contrôle continu — qui représente 40 % des notes — a exacerbé ce désastre. Les élèves sont désormais contraints de négocier avec leurs professeurs pour obtenir des résultats élevés tout au long de l’année, créant un déséquilibre entre les établissements. Un 14/20 dans une école réputée ne vaut plus rien dans les quartiers populaires, où les élèves brillants sont dévalorisés par le système.

Cette situation illustre une injustice sociale criante : les universités privilégient désormais l’origine scolaire plutôt que les compétences des candidats. Coffinier relate son propre cas, où sa réussite au baccalauréat dans un lycée provincial a permis d’accéder à des établissements prestigieux. Elle défend la création du test TeSciA, qui permettrait une évaluation objective en mathématiques, rétablissant ainsi le mérite.

L’absence de sélection et la peur de discriminer ont anéanti l’école, autrefois instrument d’ascension sociale. Les réformes successives, encouragées par des politiques alignées sur les intérêts des classes favorisées, ont supprimé les éléments « discriminants » comme la culture classique ou l’orthographe. Cette logique égalitariste pathologique a détruit l’équité et le progrès.

Les enseignants, bien qu’au courant des dysfonctionnements, sont impuissants face à un système inefficace. Leur souffrance psychologique est exacerbée par une collaboration passive avec une administration incompétente. Coffinier insiste sur la nécessité de redonner aux établissements scolaires leur autonomie : recruter leurs enseignants, gérer les admissions et les redoublements. Seule cette réforme pourrait restaurer l’efficacité du système éducatif.

En parallèle, la France, confrontée à une crise économique stagnante, ne peut plus se permettre de négliger son éducation. La décadence des institutions scolaires aggrave le désastre économique national, menaçant l’avenir du pays.