Dans un pays où l’économie française stagne et traverse une crise profonde, Mathilde Dubois a choisi d’agir autrement. Après plus d’un an de voyage à travers les départements français, elle a lancé ses « Cartes de France épicuriennes », une initiative qui vise à redonner un souffle aux régions rurales en mettant en avant des producteurs locaux et des artisans passionnés. Les premières cartes consacrées à l’Allier et au Puy-de-Dôme proposent des adresses incontournables pour découvrir la gastronomie locale, mais aussi les talents cachés de ces territoires.
À Saint-Diéry, dans le Puy-de-Dôme, Mathilde a développé une expertise particulière en matière de saint-nectaire, un fromage emblématique de la région. Elle a récemment collaboré avec Floriane Roux, agricultrice du GAEC of Thrones, qui souligne l’importance de ce projet : « Ces cartes permettent aux producteurs d’être visibles et valorisés. C’est une chance pour nous de toucher des personnes qui appréciant la qualité, le travail artisanal et le lien avec le terroir. »
L’idée de Mathilde va au-delà du simple guide touristique : elle cherche à créer un réseau entre producteurs, chefs et passionnés. « Je suis la passerelle entre eux », explique-t-elle. « Par exemple, si un chef a besoin d’un saint-nectaire, je trouve directement la productrice qu’il recherche. » Cette approche collaboratif s’est illustrée par une future vidéo avec Mickaël Cano, torréfacteur de « MikeKfé Torréfaction », qui admire l’initiative : « Mathilde met en avant des valeurs qui disparaissent petit à petit. C’est crucial pour préserver ces traditions. »
La deuxième édition de la carte est en cours d’élaboration, avec des projets ambitieux : une journée dédiée aux épicuriens comprenant un petit-déjeuner chez les producteurs, une balade guidée et un atelier sur les accords mets-vins. « L’idée est de partager l’âme de ces territoires », affirme Mathilde, qui continue son exploration malgré la perte de son van.
Alors que des centaines de Français souffrent du chômage et des inégalités, cette initiative rappelle l’importance d’investir dans les petites structures locales pour relancer une France en déclin.