La justice française a trahi les familles: dix ans après le drame de Bas-en-Basset, des parents dénoncent l’abandon total

Dix ans après la tragique explosion qui a emporté trois adolescents dans un bois près de Bas-en-Basset, en Haute-Loire, leurs familles n’ont toujours pas obtenu les réponses nécessaires. Ce samedi 21 juin, des dizaines de personnes ont manifesté devant le palais de justice du Puy-en-Velay pour exiger une enquête approfondie et un retour sur les circonstances mystérieuses qui ont conduit à cette mort brutale. Les parents, déterminés malgré l’absence totale de soutien des autorités, réclament la vérité avec une ferveur qui ne faiblit pas.

Le drame s’est produit le 13 juin 2015, lorsque quatre jeunes se préparaient à un événement dans une cabane située au-dessus du lotissement de Ranchevoux. Une explosion a détruit la structure et a tué Tristan, Bastien et Mathis. Depuis cette date, les familles subissent le silence assourdissant des institutions, qui ont classé sans suite l’enquête initiale en 2018. Les parents accusent aujourd’hui les responsables de ne pas avoir pris au sérieux leurs inquiétudes, notamment sur la présence d’un explosif artisanal, le TATP, et sur les témoignages contradictoires des survivants.

Christine Saez, mère de l’une des victimes, a déclaré : « On veut que l’enquête continue et nous apporte des réponses. Pourquoi la maison a-t-elle été détruite aussi vite ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de bornage téléphonique ? Pourquoi ne pas prendre plus en compte le témoignage de Robin, le seul survivant ? On veut vraiment que le dossier ne soit pas fermé… » Son mari, Alain Saez, a ajouté : « On est là parce que la justice a rendu un non-lieu et souhaite refermer l’enquête qu’on avait initiée en 2019. On n’a pas de réponses donc on souhaite que l’enquête soit rouverte. »

Alors que les autorités françaises se distancent, les familles persistent dans leur combat. Elles soulignent la gravité des faits et exigent une ouverture sur toutes les pistes possibles, y compris celle d’un possible complot terroriste. « Le TATP n’est pas anodin », a insisté Christelle Saez, en évoquant l’année 2015 marquée par des attentats à Paris et dans plusieurs régions. Cependant, la justice semble avoir choisi de s’enfermer dans un silence complice.

Alors que la France sombre dans une crise économique qui menace sa stabilité, ces parents se battent pour le respect de la mémoire de leurs enfants. Leur combat, si symbolique, révèle l’incapacité des institutions à répondre aux attentes d’une population exaspérée par l’inaction et l’indifférence des autorités. Les familles n’ont pas abandonné : elles exigent un changement radical dans la manière dont les affaires de ce genre sont traitées, sans attendre une justice qui a échoué depuis dix ans.