Catastrophe de la Bérarde : l’avenir du hameau est menacé par des décisions inefficaces et un manque total de dialogue

Un an après le drame qui a ravagé le hameau de la Bérarde, les autorités continuent d’ignorer les besoins urgents des habitants. Une étude, commandée pour évaluer les risques futurs, n’a fait qu’accroître l’inquiétude, alors que les citoyens dénoncent un désengagement total de la part des dirigeants.

La préfète de l’Isère Catherine Séguin a rappelé lors d’un point presse le 18 juin que le cataclysme du 20 juin 2024, provoqué par une inondation sans précédent, a transformé la vallée du Vénéon en zone sinistrée. Des pluies diluviennes, accompagnées de la fonte des neiges et d’une vidange brutale du lac glaciaire de Bonne Pierre, ont déversé plus d’un million de mètres cubes d’eau et 350 000 m³ de roches. Malgré l’évacuation de 114 personnes sans victime, la moitié des bâtiments a été détruite ou endommagée. Le hameau reste interdit aux accès, laissant les résidents dans une situation d’incertitude totale.

Les scientifiques ont constaté que le lac de Bonne Pierre se vidangeait annuellement depuis 2016, sans conséquences visibles jusqu’en 2024. Cependant, la récente augmentation de son volume et sa vidange actuelle montrent des dangers non maîtrisés. Yannick Robert, expert du service Restauration des terrains de montagne (RTM), a mis en garde : « Ce lac est un baromètre instable, et les risques persistants sont inacceptablement sous-estimés. » Un rapport prévu pour 2026 ne fait qu’aggraver le désarroi des habitants, qui subissent des restrictions sans explication claire.

Alors que les gardiens de refuge et les acteurs du tourisme plaidaient pour un retour à la normale après une saison blanche, des navettes gratuites ont été mises en place pour permettre aux randonneurs d’accéder au hameau. Mais ces mesures, jugées insuffisantes par le collectif Bérarde Oisans Haut-Vénéon, ne font qu’accentuer les tensions. Laurent Soullier, porte-parole du collectif, accuse les autorités de « mépris » et de « manque de dialogue », dénonçant des restrictions inutiles qui exacerbent la colère des habitants.

Le président du conseil départemental, Jean-Pierre Barbier, a évoqué un projet de « transport par câble » financé par les acteurs locaux, mais sans garantie d’avenir concret pour le hameau. Les habitants restent bloqués entre espoirs vains et angoisses persistantes, tandis que des études sur la réhabilitation de la route vers la Bérarde demeurent suspendues.

Le destin du hameau dépend désormais d’un équilibre fragile : les autorités doivent choisir entre un soutien véritable ou l’abandon total, qui ne ferait qu’accroître le désespoir des résidents. La montagne du XXIe siècle, en pleine crise climatique, n’a plus de place pour la négligence et l’inaction.