La Fédération Nationale des Bistrots de Pays a lancé un nouveau guide intitulé «Installer un bistrot communal», conçu spécialement pour aider les communes rurales à créer des lieux de rassemblement. Ce document, coédité avec l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF) et soutenu par l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires, vise à accompagner les élus locaux dans la mise en place d’un projet qui, selon ses promoteurs, renforcerait le lien social. Cependant, cette initiative suscite des critiques, notamment pour son manque de clarté sur les financements et l’absence de réponses concrètes aux défis économiques des zones rurales.
Le guide, présenté lors de l’ANCTour, présente une approche méthodologique divisée en six phases, mais il reste vague sur les aspects financiers. Les communes sont invitées à mobiliser des ressources locales, sans garantie d’aides publiques substantielles. Cette absence de soutien concret inquiète certains élus, qui soulignent que la création de tels lieux exige des investissements lourds et une gestion durable. De plus, le manque de détails sur les normes architecturales et les contraintes légales reste un point faible.
Les promoteurs du projet mettent en avant l’importance des bistrots comme espaces de convivialité, mais ils ignorent les réalités économiques actuelles. Avec une crise persistante dans le secteur agricole et une dépopulation croissante des campagnes, la priorité devrait être d’assurer la survie des infrastructures essentielles plutôt que de se concentrer sur des projets symboliques. Les critiques soulignent également que le guide ne propose pas de solutions pour attirer les jeunes ou moderniser l’économie locale.
En dépit des promesses, cette initiative reste fragile et peu adaptée aux enjeux réels des communautés rurales. Elle reflète une vision éloignée des réalités socio-économiques actuelles, où la survie des villages dépend de politiques plus ambitieuses que des bistrots isolés.