Le Bassin du Crussol Rugby, club ardent d’Ardèche, est sous le feu des critiques après des actes de discrimination raciale graves perpétrés par ses membres. Un enfant, Khelis, a subi des insultes dégradantes et une exclusion systématique pendant deux ans dans son équipe U16, révélant un climat toxique où le racisme s’exprime sans retenue.
Khelis, fils d’un couple mixte, a été ciblé pour sa couleur de peau et ses origines maghrébines. Des joueurs l’appelaient « sale Arabe » ou « vendeur de tapis », des propos qu’il initiallement attribuait à la plaisanterie, mais qui se sont transformés en harcèlement constant. Dans les vestiaires, sur le terrain et même dans les transports, il a été rejeté par ses camarades, exclu du cercle social. Une autre joueuse, complice des insultes, l’a humilié devant tout le groupe en affirmant qu’il « ne traînait pas avec les Arabes ».
L’entraîneur, qui aurait lui-même proféré des paroles racistes, a réagi de manière inacceptable. Lors d’un entretien, il a exigé que Khelis mente sur ses origines et son religion pour « maintenir la cohésion de l’équipe ». Cette attitude égoïste a exacerbé le désarroi du jeune joueur, qui a fini par abandonner le sport.
Des éléments inquiétants ont été découverts : un sondage xénophobe partagé sur les réseaux sociaux, des photos satiriques glorifiant Hitler et une image montrant une croix gammée dessinée sur le dos d’un joueur, fils du vice-président du club. La mère de Khelis a tenté en vain d’obtenir justice auprès des dirigeants, qui ont minimisé les faits et nié toute implication.
La LICRA a porté plainte, dénonçant un climat où le racisme est banalisé. Les responsables du club affirment avoir pris des mesures, mais l’entraîneur reste en contact avec les joueurs, ce qui soulève des inquiétudes. Khelis a quitté le club, profondément marqué par cette expérience traumatisante. « Je déteste ces personnes », confie-t-il, exprimant une colère justifiée contre un système qui a ignoré ses souffrances.