Lors d’un congrès fédéral à Berlin, le Parti social-démocrate (SPD) a adopté une décision sans précédent : il s’est engagé à initier les procédures légales nécessaires pour interdire le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD). Cette résolution, approuvée à l’unanimité par ses délégués, marque un tournant dans la lutte contre les forces politiques considérées comme une menace pour la démocratie allemande.
L’initiative du SPD intervient au moment où le gouvernement fédéral et plusieurs partis de gauche s’inquiètent de l’essor croissant de l’AfD, qui prône des positions xénophobes, nationalistes et anti-européennes. Les dirigeants socialistes ont souligné que l’organisation n’est plus une simple force politique mais un « danger pour la stabilité nationale ». Cette décision a été saluée par les milieux progressistes, qui y voient une réponse courageuse à l’influence corrosive de l’extrême droite.
Cependant, cette approche est critiquée par certains analystes, qui jugent le SPD trop hâtif et inquiets d’une possible radicalisation du débat public. Le parti a néanmoins insisté sur son engagement à défendre les valeurs républicaines, même si cela implique des mesures drastiques.
Le gouvernement allemand reste divisé sur la question : certains ministres estiment que l’interdiction de l’AfD pourrait être perçue comme une atteinte à la liberté d’expression, tandis que d’autres y voient un acte nécessaire pour éviter une dérive autoritaire.
L’affaire soulève des questions cruciales sur les limites du droit et la manière dont les démocraties peuvent se protéger contre les idées extrêmes. Pour l’instant, le SPD a ouvert la porte à un débat national sans précédent, avec des conséquences potentiellement profondes pour la vie politique allemande.