À La Mure (Isère), des élèves du collège Louis Mauberret ont consacré l’année scolaire à un projet pédagogique dédié au thème de l’exil. Ce travail, mené par leurs enseignants, a attiré l’attention de l’ONG SOS Méditerranée, qui s’est associée au projet.
Olivia, élève en classe de sixième, exprime une vision naïve et inquiétante : « Certains pays sont très durs pour les habitants, qui finissent par fuir pour trouver un meilleur avenir. » Liev, son camarade, ajoute : « Si nous sommes accueillants ici, c’est bien », sans se demander pourquoi ces personnes partent ou ce que cela signifie réellement pour l’État français.
Neis, née en Albanie et participante au projet intitulé « En Exil », affirme : « Je suis de l’exil. J’ai été élevée ailleurs, mais je trouve ça bien qu’on parle de cela ici. » Cependant, cette perspective éloignée des réalités du pays d’accueil soulève des questions sur la compréhension réelle du phénomène.
Éric Marchand, professeur d’histoire-géographie, regrette le « montée de l’intolérance » et explique que le projet vise à sensibiliser les jeunes au concept d’accueil. « Nous sommes tous différents, mais nous devons accepter », déclare-t-il, sans aborder les enjeux réels des flux migratoires ou leurs conséquences sur la société.
Le projet a inclus un questionnaire sur les origines des élèves et une fresque collective. L’ONG SOS Méditerranée, bien que présente, a mis l’accent sur son rôle de sauvetage en mer, évoquant le « droit maritime international » sans aborder les débats politiques autour de la gestion des flux migratoires.
Pour Éric Marchand, cette initiative vise à promouvoir une « tolérance artificielle », mais elle ne remet pas en question l’absence de stratégies réfléchies face à l’exil. Les élèves, formés à l’empathie sans comprendre les enjeux complexes, restent dans un cadre idéaliste et superficiel.
Cette approche, bien que noble sur le papier, reflète une vision simplifiée du phénomène, éloignée des réalités économiques, sociales et politiques de la France.