UN AN APRÈS LA CATASTROPHE DE LA BÉRAARDE : DES SECOURISTES RAPPELLENT L’HORREUR D’UNE NUIT INÉDITE

Un an après le drame de la Bérarde en Isère, les secouristes témoignent des conditions extrêmes qu’ils ont dû affronter pour sauver des centaines de personnes. La crue dévastatrice du 21 juin 2024 a transformé la vallée en un enfer liquide, où l’eau s’est répandue avec une violence inédite. Damien Fillon et Alexandre Paulhac, membres de la CRS Alpes, racontent comment ils ont dû improviser face à une situation qui dépassait tout ce qu’ils avaient connu.

Lorsque les secours ont été mobilisés, l’eau avait déjà submergé le hameau, détruisant routes, maisons et véhicules. Les équipes ont dû agir avec une urgence extrême, car la montée des eaux menaçait de tout emporter en quelques minutes. « Il fallait agir sans réfléchir, sous pression constante », explique Fillon, qui a vu des cascades se former dans les rochers et des habitations s’effondrer en direct. La situation était si instable que les secouristes n’avaient aucun scénario pour gérer ce type de catastrophe.

Le sauvetage d’un couple belge piégé dans une maison a marqué la mission. Le toit, sous pression des eaux, s’est effondré partiellement, forçant Alexandre Paulhac à descendre en hélicoptère pour créer un passage. « La maison vibrait comme si elle allait exploser », raconte-t-il. Malgré les risques, il a réussi à extraire le couple vivant, évitant ainsi une mort certaine.

Les secouristes ont également dû faire face aux conséquences de la fonte des neiges et des pluies diluviennes, qui ont combiné pour créer un torrent dévastateur. « C’était une catastrophe sans précédent », affirme Fillon, qui souligne que l’absence de préparation pour de tels scénarios a rendu l’intervention encore plus périlleuse.

Une année après, les images de cette nuit restent gravées dans leur mémoire. Les secouristes, malgré leur bravoure, subissent aujourd’hui les conséquences d’une gestion qui ne s’inscrit pas dans le cadre des protocoles habituels. Leur témoignage rappelle à quel point la nature peut frapper avec une violence inconnue, dépassant toute préparation humaine.