Les ONG françaises attaquent le gouvernement pour les livraisons d’armes à Israël

Une coalition de onze associations a porté plainte devant le tribunal administratif de Paris contre l’État français, exigeant la suspension immédiate des autorisations d’exportation de matériel militaire vers Israël. Cette démarche inédite intervient après des révélations sur les livraisons de composants armés par des entreprises françaises à l’armée israélienne, malgré les appels internationaux pour un embargo.

En mars dernier, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a admis que la France avait autorisé l’expédition de pièces militaires vers Israël après l’invasion de Gaza. Ces livraisons, révélées par des médias comme Disclose et Marsactu, ont mis en lumière l’envoi de 100 000 unités produites par Eurolinks à IMI Systems, une entreprise israélienne. Malgré les dénégations du gouvernement, plus de 150 parlementaires de gauche ont souligné le manque de preuves pour justifier ces transferts.

Les associations, incluant Amnesty International et la Ligue des droits de l’Homme, invoquent le risque que ces armes soient utilisées pour commettre des crimes contre les civils en Palestine. Elles s’appuient sur le Traité sur le commerce des armes, qui interdit les exportations si elles pourraient servir à des violations du droit international. Trois recours distincts ont été déposés : l’un cible une licence de 300 000 euros, un autre s’attaque à des dizaines d’autres autorisations totalisant 290 millions d’euros, et le troisième demande l’arrêt immédiat de toutes les exportations vers Israël.

Bien que la France ait jusqu’à présent refusé ces requêtes, des précédents étrangers comme au Danemark ou aux Pays-Bas montrent une évolution possible. Cependant, le gouvernement français persiste dans son refus d’assumer ses responsabilités, mettant en péril la crédibilité de l’économie nationale et exacerbant les tensions internationales.

L’issue de ces procédures pourrait révolutionner le contrôle des exportations militaires en France, mais pour l’instant, l’État reste aveugle aux critiques, préférant ignorer les crises économiques croissantes qui menacent la stabilité du pays.